20 mai 2016

De la Suisse vers l'Italie

Au matin, petit déjeuner dans le stoeckli d'Adrian à qui nous offrons notre première graine.


Suite à notre chaleureux séjour à Steffisburg, nous voici de retour sur la route direction l’Italie. Après cinq différents lifts par des personnes suisses allemandes et des difficultés pour communiquer, nous tombons sur un couple français de dentistes en voyage de noce qui nous emmenèrent jusqu’à Rapallo, une petite ville au bord de mer, à quelques kilomètres de Gènes. Arrivés tard, les jeunes mariés nous invitèrent au restaurant déguster une pizza italienne et du vino rosso pétillant ! Un bon moment de partage et de débats autour de notre voyage et de la société. Après le repas il fallut trouver un endroit pour poser la tente (difficile dans cette région de l'Italie très montagneuse), chose faite dans un sous-bois à l’écart du centre et de la vue des passants.


Notre nuit fut quelque peu agitée puisqu'elle se passa en compagnie de sangliers sauvages qui nous réveillèrent en sursaut. Au petit matin, l’estomac grognant, nous sommes parti à la recherche de nourriture, l’une des préoccupations majeurs lors d'un voyage sans argent.

Comment faire ?
Au culot, avec des phrases italiano-anglaise improvisées :
«  Abbiamo viaggiare senza spendere moneta, looking for vecchio pane, fruttas e verdure. Do you have some per favore ? Grazie mille ! »
Et nous voilà reparti avec 8 céleris, 2 oranges, 5 pommes et 3 pains de la veille récoltés dans une boulangerie et une épicerie. Un bon festin s'annonce !



La mer nous offre notre première baignade de l’été, bien que gelée (d'un côté on n'est pas très eau froide).


Relativement tôt dans l’après midi on a commencé à chercher un spot de tente, Rapallo étant une ville très touristique et riche, les locaux se font rares. Google Maps nous a aidé pour trouver des coins de verdure grâce aux photos satellite. Trouver un endroit qui réunit les conditions du camping sauvage (terrain plat, de préférence herbeux, discret et calme) nécessite un repérage précoce. En face du spot une famille nous a vu manger et nous a apporté gentiment deux bières.


Le lendemain, en quête de petits villages sans touristes nous décidons de faire du stop sur la nationale. 30 minutes d'attente avant qu'un petit vieux italien boiteux nous informe qu’il est préférable de faire de l’autostop vers l'autoroute de l’autre côté de la ville. Sur sa pétrolette bricolée, il revînt 10 minutes plus tard avec une petite voiture pour nous y emmener !

Panneau indicateur à la main avec marqué Livorno (important pour indiquer aux personnes vers quelle direction l'on va) un lift nous emmène à la sortie d’autoroute de Santo Stefano di Magra un petit bled perdu vers La Spezia où les difficultés commencent !

Premièrement, nous recevons la visite des policiers qui nous informent que l'autostop est interdit en Italie et que l'on doit se diriger vers la train station. Peur d’être réprimandés nous quittons notre péage pour 1 km de marche en direction de la gare. Deuxièmement, après négociations avec le contrôleur il s’avère difficile de prendre ce moyen de transport sans argent.



 Malgré cela nous trouvons deux glaces pour nous réconforter. Troisièmement, nous repartons illégalement faire du stop sur un rond point (pas vraiment un bon spot pour faire du hitchhiking) durant près de ¾ d’heure sous la chaleur. Le moral un peu à plat, un imprévu (et gentil) Paulo nous emmène jusqu’à Parma, il nous explique que ce n'est pas dans la culture des italiens de faire du stop et que les gens du Nord de l’Italie ne sont pas très ouverts.

C'est ce qu'on a pu constater à Parma, où notre tente nous sauve encore une fois, après de longues recherches pour dormir chez l'habitant. Même dans les quartiers populaires les excuses ‘je n'ai pas de place' pleuvent sur notre motivation à dormir chez des locaux.

Avec la pluie, en ce jeudi, nous restons à l’abris dans notre tente installée dans une douve d'un ancien château transformé en parc.



Ce bref passage par l’Italie nous a bien refroidis, nous qui nous attendions à un peu plus de chaleur humaine mais nous ne perdons pas espoir, la mentalité d'une région n'est pas celle d'un pays !

16 mai 2016

Le grand départ

C'est aujourd'hui, dimanche 15 mai, 11 heures du matin que nous sommes partis. Le week end fut mouvementé. On plie, on roule, on tasse. C'est trop lourd ! On trie, on enlève, on élague. La balance sur le sol, tout est minutieusement mesuré pour une répartition équitable. Les choix sont difficiles mais tout ce qui n'est pas nécessaire constitue le superflu. Et tout ce superflu pèse trop lourd pour nos épaules. On part donc avec le minimum de confort.

Quelques ajustements de dernière minute et hop ! C'est parti pour Genève et notre premier spot de stop : une station essence avant l'autoroute A1 qui traverse toute la Suisse de Genève à Saint Gall.
Bisous papa, bisous maman.



Premier défi : se déplacer.
Les stations services ont l'avantage d'abriter des personnes qui mettent de l'essence ou mangent un morceau avant de prendre la route. Ils ont donc quelques minutes d'attention à nous accorder. Le repérage est fondamental. Observer les voitures qui entrent, vérifier que de la place est disponible et accoster le conducteur. Présenter un large sourire sur le visage, un chaleureux "bonjour" puis poser la question : allez vous en direction de Lausanne ?

Nous tombons ainsi sur un jeune autrichien, pas plus vieux que nous, qui fait la route jusqu'en Autriche et qui nous laissera, après une longue hésitation (et un jeu du hasard pour décider), à Bern.
Nous fuyons la ville et partons par le Sud où une voiture nous amène jusqu'à Thun. Dans cette petite ville, nous tombons sur 2 marcheurs allemands et leur demandons un free spot pour planter notre tente. Ils nous donnent le numéro de quelqu'un qu'ils ont rencontré plus tôt dans la journée. Au téléphone, l'homme nous explique que nous sommes invités à partager un dîner, à dormir dans leur communauté située à Steffisburg (un village à 15 minutes en voiture de Thun) et qu'ils peuvent même venir nous chercher en ville.
Le destin fait bien les choses, nous voici donc propulsé dans une communauté religieuse "soft" - un monastère des temps modernes. Ce qui consiste en un regroupement de 6 familles qui vivent en communauté, partageant des choses communes (le jardin, l'entraide, la garde des enfants) mais possédant chacun leur appartement privé (jamais fermé à clef). Réunis autour des valeurs du catholicisme qu'ils s'attellent à appliquer dans le quotidien, ils repensent la religion en cassant la forme (rituels, cérémonies) pour en garder le fond, applicable individuellement. Ils nous font preuve de ces valeurs en nous montrant leur vie de partage et en nous expliquant leur mode de vie.



Adrian nous invite à dormir chez lui dans une petite maison typique de la region et nous offre gîte et couvert. Après une longue discussion sur les valeurs, la religion et la relation entre les hommes et Dieu, nous allons nous coucher dans un bon lit douillet.



Cette première journée fut des plus intéressante, et le hasard nous a amené à faire des rencontres totalement imprévues et intéressante.