22 juin 2016

Un mois (déjà!) sans un sou en poche


La bohème, la bohème,
Ça voulait dire on a vingt ans
La bohème, la bohème,
Et nous vivions de l'air du temps


Dimanche 5 Juin
Nous sommes invités à une journée Pizza à la ferme chez Aldo par Florianne, une ancienne de l'ESCD 3A (notre école actuelle) qui travaille en tant que maraîchère bio proche de Carpentras. Nous nous faisons déposer proche de la ferme par la grand-mère de Laura, l'amie d'Iris. Nous sommes recrutés pour un échange de services : nous aiderons à installer, prendre les commandes des pizzas et servir des boissons en échange de pizzas et de boissons, simple et gratuit. 
Nous dormons le soir sur Avignon chez Flo, qui habite dans une colocation à l’intérieur des remparts de la ville.

Aldo aux fourneaux 

Iris s'essaye aux pizzas

Florianne au marché 

Le lendemain, lundi 6, nous prenons le temps de visiter la ville, le dos libre des sacs laissés dans la chambre de la petite maison où nous passerons une nuit de plus. C’est parti pour la visite ! Petite désillusion d’entrée de jeu : le (demi) pont d'Avignon est accessible pour… 5 euros ! Un scandale. Bref, pas besoin de jouer les touristes, nous partons nous balader en ville. Tous les musées sont malheureusement payants (l’accès à la culture est limitée si l'on n'a pas le sou). On se contente des bâtiments et petites places qui parsèment la ville fortifiée. On s’étonne de la petite île en face de la ville réservée aux campings et à l'agriculture ! Accessible en bateau navette gratuite. Nous rejoignons notre hôte sur la place du marché où elle vend les produits issus de l'exploitation : salades, pains maisons et légumes divers (le petit plus : les truffes blanches).





[Mardi 7] Et c'est parti pour du stop en direction de…-  ben on va où ? - Plus Arles ou plus Nîmes ? – Arles ça me parles – En plus ça rime ! – C’est parti
Donc en direction de Arles ! Olivier à l'accent atypique s’arrête à notre hauteur pour nous emporter avec lui jusqu’à sa demeure. Il commence à pleuvoir et un toit pour la nuit n'est pas de refus (on refuse rarement un lit, surtout s'il est proposé avec bonté !). Petite surprise : Olivier a une fille et leur maison est le QG de son groupe d'amis. Il y a du monde à la maison à notre arrivée et autre petite surprise : la piscine dans le jardin pour nous rafraîchir ! Glou glou, apéro, un petit saut dans l’eau et au dodo.




Nous restons mercredi sur Arles où nous redormirons chez
Olivier. On décide de faire la fin de marché pour cuisiner un bon repas à nos hôtes. Le but de l’opération : se nourrir en premier lieu et sensibiliser les gens qui nous accueillent au gaspillage et à la récupération alimentaire dans un deuxième temps. Nous visitons Arles, ses arènes, ses centres d’expositions. Nous revenons à la maison cuisiner les fruits et légumes récupérés, cette opération prend du temps mais est plus que nécessaire. Les fruits et légumes se conservent généralement mieux s'ils sont cuisinés. Le sel et le sucre sont de bons conservateurs. Au menu ce soir : salade grecque, tarte aux oignons et chips d’aubergine. Dîner en famille avec un bon mix d'accent du Sud et belge.
Nous sommes convaincu qu’il n'y a pas d’âge pour voyager. Les parents d'Olivier âgés de 86 ans sont encore en vadrouille en Asie ! On a, je pense, redonné le goût du voyage à notre hôte. Il nous a dis qu'il comptait exercer à l’étranger dès lors que sa fille partait de la maison pour étudier. Whouhou un autre converti !



[Jeudi 9] On lève le camp et le pouce en direction de la Camargue que nous traversons rapidement en voiture. Petite pause déjeuner à la Grande Motte et baignade à la mer ! Le sable chaud nous brule les pieds et le soleil s’occupe de nos épaules.


Nous repartons carbonisés mais reposés. Deux lifts nous suffit pour nous emmener jusqu'à la porte de Montpellier. Un jeune homme nous indique un spot potentiel pour planter la tente, au bord d'un canal où se trouve des petits espaces herbeux. Nous posons les sacs à dos au bord de l'eau et entamons les recherches pour un emplacement de tente. Trois endroits potentiels à l'abris des regards. On avait auparavant parié de dormir un jour sur un toit. Justement l'un des endroit potentiel est un toit végétal sur une cabane EDF au milieu du parc ! On défriche, on calcule. La tente rentre, ric-rac, mais on sera bien pour la nuit. Et puis, qui pensera à regarder en l'air ? Par chance et ceci est un conseil aux futurs voyageurs que vous êtes : faites l’acquisition d'une tente VERTE, passe partout et discrète. De plus une tente autoportante (qui ne nécessite pas de sardines pour tenir debout (ce qui permet de la déplacer facilement et de dormir sur des sols très durs ou du béton). Pour finir, facile de montage et de démontage, le laps de temps pour monter une tente c'est le moment le plus propice pour se faire voir des regards indiscrets. Une fois la tente posée, vous pouvez toujours la recouvrir de végétation (branches, feuilles, herbe…) pour qu'elle se fonde dans le paysage.
Le canal à proximité nous offre une parfaite place pour manger et nous doucher.


Où est la tente ?
Nous entamons une discussion avec nos 2 voisins Alicia et Théo. Ils nous donnent des bons plans : les horaires et places des marchés, les coins à visiter. Ils nous proposent même de dormir chez Alicia le lendemain et chez Théo le surlendemain pour la fête des fanfares !
Une nuit sous la tente (ça faisait longtemps que ça ne nous était pas arrivé !) et vendredi matin nous repartons en tram pour le quartier de Figuerolles où se tient le marché. C'est le quartier populaire de Montpellier et nous tombons en pleins Ramadan. Nous croisons un brave homme « appelez moi Ben Ben, tout le monde me connaît sous ce nom dans le quartier ! ». Ayant compris notre petit manège pour récupérer de la nourriture, il nous propose de nous offrir quelque chose. «-  Mais non t’inquiète pas, on aura bien assez à récupérer – Ma si j'insiste, allez venez je vous offre une paella et un melon ». Nous repartons repas en main vers la place de la Comédie en centre ville où de jeunes clowns nous offrent un spectacle promouvant les Nuits Debout. Nous croisons ensuite la route d'un voyageur qui porte le même sac que Thibaut ! On s’arrête discuter avec lui. Antoine est en ballade pour quelques temps. À 28 ans, sosie de Marc de la Menardiere (auteur et protagoniste du film « En quête de Sens » qu'on vous conseille par ailleurs de regarder !), est parti en quête de sens justement. Nous passons un moment avec lui à jouer de la musique, à discuter et à se faire de nouveaux amis dans le parc. La musique réunit les gens et attire les curieux.


Jam Session avec Antoine
Nous visitons ensuite la ville qui se prépare à l’événement du lendemain en musique.
À 18h, il commence à pleuvoir. Nous recevons un SMS d'Alicia qui nous informe qu’il va finalement être compliqué de dormir sur son terrain... Faux plan de dernière minute ! Petit coup de stress, il faut trouver une solution de replis pour la nuit. Nous partons à la recherche d’un endroit pour dormir, au culot ! On accoste les gens sur la place, les jeunes principalement. On demande des bons plans pour poser une tente et on tente de s'inviter sur leur canapé. L'accueil est plus difficile. Accoster des gens directement dans le but de dormir chez eux est compliqué car le contact n'est pas encore établi et qu'on les interpelle ‘dans le but de'. 
Finalement, nous trouvons des jeunes boulistes qui nous invitent à prendre une bière et jouer à la pétanque. Dans le même temps, Alicia nous téléphone pour nous dire qu'elle nous accueillera finalement sur son terrain, quitte à changer ses plans ! Nous partons donc en sa compagnie au bistrot PMU d'un village où nous passons la soirée à regarder le foot avec ses amis et colocataires. Nous nous rendons sur son terrain plus tard dans la soirée dormir dans une caravane aménagée.
Le groupe d'amis, qui se connait depuis l'enfance, ont grandi ensemble en région parisienne et ont un jour décidé d'acheter un terrain dans le Sud pour y vivre. Ils ont alors monté une petite maison, une yourte et une caravane en plus d'une cabane de douche. Au fil du temps, ils améliorent la viabilité du terrain, aménageant les zones habitées et créant des potagers aux alentours.



[Samedi] Ce soir, fête des fanfares de Montpellier ! Nous y allons avec la troupe d'amis et nous devons dormir chez Théo à la suite des festivités. Soir de fête dit apéro avec les amigos et let's go au quartier des Beaux Arts, rendu piéton pour l'occasion. Plusieurs troupes se produisent sur plusieurs scènes et enflamment les spectateurs avec des cuivres et des percussions. Nous dansons jusqu’à tard le soir et rejoignons enfin notre hôte pour passer la nuit sur le canapé de sa colocation.




[Dimanche] Journée ‘Pas frais du tout'. On se réveille doucement. Nous faisons la connaissance d'Isaac et Mélanie, les deux colocs de Théo. Nous peaufinons les plans pour le lendemain et partons faire un tour au jardin des plantes du centre ville. En fin de journée, nous rejoignons Théo et des amis à lui dans un bar, petite bière offerte (sans gluten !) avant de rentrer.

[Lundi] Nous trouvons un magasin bio pour utiliser les chèques déjeuners qui nous ont été offerts un peu plus tôt dans notre voyage. Opération : stock de fruits secs et de fruits à coque.


Nous saluons Théo et lui offrons une petite graine !



Nous prenons la route pour Sète où nous explorons les environs en quête d'un camping Low Cost. En effet, Estelle une amie d'Iris souhaite nous rejoindre pour quelques jours et nous offre le camping pour l'occasion ! Nous trouvons notre bonheur au camping municipal de Balaruc les Bains. Arrivés sur place nous nous rendons compte qu'il est peuplé de curistes. Moyenne d’âge 60-80 ans ! Nous sommes les seules jeunes de la ville. C'est rigolo, les personnes âgés sont contentes de voir un peu de fraîcheur.

[Mardi] Estelle nous rejoint enfin, non sans mal ! Partie la veille, notre amie devait arriver dans la soirée mais s'est retrouvée perdue en banlieue de Marseille et a dû prendre une nuit en auberge de jeunesse avant de nous rejoindre en fin de matinée. On profite de sa venue pour lui faire découvrir la récup de fin de marché et la fouille de poubelles. Nous revenons au camping avec plusieurs cagettes remplies à raz-bord de fruits et de légumes encore largement consommables et des poufs trouvés au bord d'une poubelle. La petite supérette en face du camping nous offre ses ‘déchets’ comme sur un plateau. Nous y trouvons pain et légumes et même un peu de mayonnaise et des viennoiseries. Nous profitons des disponibilités mise en place par le camping pour nous préparer un barbecue improvisé sans charbon !





[Mercredi] On repart pour Montpellier. Une autre amie d'Iris, Sidonie y passe la journée et nous propose de la rejoindre. Le stop à 3 est assez difficile en général. Sauf quand on a de la chance ! Une petite mamie du Sud s’arrête au niveau de l’arrêt de bus que nous attendions. Sans même lever le pouce, elle nous propose de nous emmener à la gare de Sète, sur son chemin. La petite dame à la parlotte et nous vend le pays comme une guide touristique (c'est une ville de pêcheur et d'artistes – Brassens y est né) puis nous dépose à la gare. Nous profitons des grèves SNCF pour prendre le train gratuitement. À Montpellier, nous pique-niquons avec Sidonie qui nous donne les clefs du studio de sa sœur où nous pouvons nous reposer quelques jours.
Les filles nous invitent à se poser en terrasse boire un verre et manger une petite gourmandise, un petit luxe qui, il faut l'avouer, nous manque de temps en temps.

[Jeudi-Vendredi-Samedi] Repos – Poubelles – Récup – Repos
Estelle repart en Suisse, l'aventure continue à deux. Nous visitons le zoo de Montpellier, qui est gratuit, où nous apercevons des dizaines d'animaux : ours, autruches, guépard, girafes, lions et lémuriens. Même si nous sommes d'avis qu'enfermer des animaux dans des cages n'est pas la meilleure solution pour les préserver.

Opération récup de poubelle ! En mode ninja
Il faut savoir que manger de la nourriture de récup peut causer quelques troubles digestifs. Au bout d'un certain temps, l'estomac s'habitue aux aliments au bord de la péremption. Nous sommes tellement habitués à nous nourrir d'aliments sous vide, pasteurisés et nettoyés que notre petit estomac a du mal à accepter toutes les petites bactéries qui se développent naturellement. On fortifie notre système digestif en somme !

[Dimanche] Direction Carcassonne en stop, avec un peu de mal pour sortir de Montpellier (comme toutes les villes). Le dimanche ne semble pas être le meilleur jour, il y a peu de gens sur la route et encore moins de travailleurs. Gabriel, le frère à la meilleure amie de la copine au pote à la sœur à Thibaut, nous accueille chez ses parents aux abords de Carcassonne. Le réseautage fonctionne ! Nous trouvons des plans dodo un peu partout (Perpignan, Toulouse, Carcassonne, Bayonne…). Nous visitons la cité médiévale Carcassonnaise où travaille Gabriel en tant que fantôme de la maison hantée ! Partageons un bon repas avec ses parents, très accueillants, qui nous rassasie après cette journée passée à manger des feuilles de salades, car nous n'avions pas cuisiné nos légumes. D'où l'importance de prévoir toujours en amont des choses à grignoter pendant la journée, car on ne sait jamais de quoi elle sera faite.




[Lundi] Départ pour Toulouse. Encore par le réseautage nous trouvons un endroit où dormir. On atterrit chez David, le cousin du beau frère à Thibaut, dans un petit bled à 20 kilomètres de Toulouse. David vient même jusqu’à nous chercher à 30 minutes de chez lui alors que l'on était perdu dans une zone commerciale à devoir échanger le matelas gonflable d'Iris au Vieux Campeur, à cause d'un problème de fabrication. Nous passons la soirée avec lui à discuter et se faire découvrir des musiques et il nous offre un lit dans une caravane sur son terrain proche de sa maison.




[Mardi] Chez David, on est comme chez nous et règle numéro 1 qu'il n’hésite pas à répéter : on est libre !
Ce soir c'est la fête de la musique alors direction Toulouse pour chanter et danser. On passe une belle soirée à déambuler dans les rues de la ville, entourés d'une foule de fêtards.




Vos deux voyageurs préférés se dirigent vers le Sud-Ouest pour de grandioses péripéties.

Aventureusement votre,
Iris et Thibaut